cooltext930000798
Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_65 Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_69 Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_72
Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_73
Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_74 Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_75 Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_80 Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_81
000ouro20 Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_83
Web-Web-meduse1218-w1752-h1752-w300-h300_79 Web meduse13
Daniel PERON peintures semeur

L’atelier.

Difficile de reprendre quelquefois le chemin d el’atelier après l’avoir délaissé trop longtemps ... Pourquoi tant de difficulté à renouer avec une activité qu’on affectionne et qui revêt une telle importance à nos yeux ? Ceci explique peut-être celà ...

....

Voilà le processus si cela peut intéresser certain(e)s… Au-delà de mon petit cas personnel, on peut y voir le problème de la création en général et du processus vital en très général….....

....

Commençons par un présent dans la passé: la maison baigne dans un silence paisible et nocturne. Tout le monde dort… ....

....

C’est l’heure propice où l’on se retrouve seul face à la toile blanche, un futur autre soi-même, miroir sans concession. On ne s’y voit pas, on est sensé y projeter ce qu’on y voit, ce qu’on voit en soi, et le retranscrire par une technique et de matériaux divers. Là est la difficulté: on pressent, on voit un schéma mental qui s’organise, ça y est ! On le tient… et le résultat déçoit bien souvent. La transmutation peut ne pas s’exercer. ....

....

Car pour cela, il faut certaines conditions. Il faut rentrer dans l’Atelier et pouvoir poser ses valises lourdes des peines et soucis quotidiens…....

....

Je reprends donc. Au diable les digressions…


....

La maison baigne dans un silence paisible et nocturne. Tout le monde dort… ....

La seule source de lumière provient de l’Atelier, un spot anachronique par son enveloppe métallique dans un monde immobile, en suspens... Car ici, tout semble hors du temps, des livres qu’on aime entasser à perpétuité après les avoir savourés, des objets du passé un peu passés, des photos qui témoignent d’une heure à part, des toiles anciennes appuyées face au mur comme punies d’avoir été, une table basse supportant palette, tubes, médium, couteaux et pinceaux, bric à brac et outillage de base, matière brute d’une rusticité déconcertante au temps de l’art digital. Le chevalet et la toile vierge … qui attendent. Et pour donner du cœur à l’ouvrage un cd de «My Dying Bride»… Hum ! Mise en condition pleine de frissons pour un saut dans les profondeurs. ....

J’ai la trouille ! Vais-je ressentir ce plaisir à créer, entre parenthèse depuis 4 ans, et pourtant toujours si présent. ? Sans lui, impossible de continuer, de supporter les longues heures de labeur, de dépasser les doutes et les difficultés techniques.....

....

On en revient donc au désir et à la dose de nécessaire d’Illusion qui met tout en œuvre. Le désir, le levier de toutes nos actions, l’envie, la motivation, l’aspiration… Sans le désir, même si l’Illusion le mène par le bout du nez, rien n’est possible. Pourtant, il ne va pas de soi, on peut le perdre, l’égarer, s’en détacher… On peut lui courir après, vainement… Il peut se faire désirable... Mais il ne suffit pas de vouloir désirer pour désirer. Comment expliquer alors ce jeu du chat et de la souris avec cet élan essentiel, le moteur de la Vie qui devrait aller de soi ?.......

....

J’avais perdu le désir, les désirs… Celui d’œuvrer pour le plaisir, pour la chose en soi, l’acte de peindre. Et même celui qui tend vers un but, indépendamment de ce qu’on ressent en agissant. Ce qu’on appelle, pour faire savant, la motivation intrinsèque et extrinsèque. Quand les deux sont au rendez-vous, c’est le pied….

Mais soyons sérieux. Quand agir nous coûte, que le plaisir a disparu et quand rien ne se précise à l’horizon,la mélancolie, l’apathie, voire la dépression guettent… Pourquoi cette sombre éclipse de la motivation ? Usure, déception, fatigue, douleurs, absence de sens ? Certainement un peu de tout, agrémenté à la sauce de l’aigreur, un peu aigre-douce forcément,faite de ressentiment, de récrimination, de sentiment d’injustice, de la faute à «de chance» ou à la société…. Le cercle vicieux s’est mis en place: plus on souffre, plus on se plaint, moins l’on a envie d’agir et moins l’on agit et plus l’on souffre…. La douleur pouvant même servir de prétexte inconscient à ne pas agir…. Si si !.......

....

Cet élan est en nous, dès la naissance certainement, l’appétit de vivre… Mais il puise et accroît certainement sa force dans la petite enfance, le modèle parental qui nous imprègne… ou l’absence de modèle: on peut être motivé par la rage !.......

....

Encore une digression: incorrigible !.......

....

Fermons donc la parenthèse du (non) désir. C’est un poème de Marie-Ange Pigot, poétesse bourguignonne,  qui m’a inspiré et je lui dois beaucoup, au poème et à Marie-Ange en général… On y parle de souffrance, de destin, d’aspiration spirituelle… La tâche n’est pas simple: saisir l’essentiel sans simplement illustrer, s’imprégner, assimiler et extirper autre chose qui est pourtant le même... Extraire la peinture des tubes un peu durcis, lui redonner lumière mouvement, travailler la pâte et trouver la couleur espérée… J’avais peur mais le plaisir est revenu, mélange d’espoir, d’attente, de tension, d’exaltation fugace …. Et la joie profonde de voir l’objet tant imaginé avoir enfin pris forme, mélange de matériaux et d’idées, de matière et d’esprit….

On prend du recul, on s’assoit, on boit un ricoré et on fume une petite roulée (petit péché pas très mignon mais tenace), on est satisfait… pour un temps.....

 

cliquez3